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Chez les jeunes gens à qui la nature a refusé, soit en tout, soit en partie, les facultés viriles, la puberté ne produit point ses effets accoutumés ; et cela doit être. Mais en outre, à cette époque, toutes les parties osseuses et musculaires vont se rapprochant tous les jours davantage, des formes extérieures et des dispositions propres à la femme. J’ai rencontré de ces personnages équivoques, chez qui, non-seulement la voix étoit plus grêle, les muscles plus débiles, et la contexture générale du corps plus molle et plus lâche, mais qui présentoient encore cette plus grande largeur proportionnelle du bassin, que nous avons dit caractériser la charpente osseuse du corps des femmes : et par conséquent ils marchoient comme elles, en décrivant un plus grand arc autour du centre de gravité. Dans ces cas, l’état physique m’a toujours paru accompagné d’un état moral parfaitement correspondant.

Mais, quand la destruction des facultés génératrices est le produit tardif des maladies, ou de l’âge, elle n’a pas, à beaucoup près, la même influence. La disposition des fibres et la sensibilité de l’individu sont déjà profondément modifiées par les habitudes natu-