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munes, mais qui diffèrent cependant par plusieurs traits particuliers. Il sort du sein de la mère avec des organes capables de résister aux impressions de l’air atmosphérique, et d’assimiler la nourriture : il peut déjà vivre de sa vie propre. Il ne doit pas rester encore, durant des espaces de temps indéterminés, comme l’ovipare, recouvert d’une enveloppe étrangère, et plongé dans un sommeil qui ne paroît guère pouvoir être distingué de celui du néant : il n’attend pas qu’une chaleur créatrice vienne lui communiquer le mouvement et la vie, au milieu de fluides nourriciers préparés d’avance par la nature, comme une douce provision pour le premier âge, tels que ceux dans lesquels nage long-temps, comme un point invisible, l’embryon du serpent, de la tortue et de l’oiseau. Dans l’utérus, le fœtus humain a vécu d’humeurs animalisées par l’action des vaisseaux de la mère : immédiatement après sa naissance, il vit du lait que lui préparent chez elle des organes consacrés spécialement à cet objet.

Mais la durée de la gestation, celle de l’enfance, où les secours du père et de la mère sont indispensables, et l’époque de la pu-