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de la vie ; où la pensée enfin est le plus souvent tout-à-fait suspendue : ces médecins, dis-je, ont fait voir que le sommeil n’est point une fonction passive, et que, pour le produire, l’organe cérébral entre dans une véritable action.

Ces différentes vérités, qui sont, en quelque sorte, l’énonciation directe des phénomènes bien vus, jettent à leur tour beaucoup de lumière sur les phénomènes. Elles aident à concevoir ces extases, dont l’effet est de concentrer la sensibilité, la pensée et la vie, dans les foyers nerveux : elles rendent raison des songes, particulièrement de ceux qui ne sont pas le produit d’impressions reçues par les extrémités sentantes : elles expliquent d’une manière plus satisfaisante ces délires, tantôt partiels, tantôt généraux, qui non-seulement changent les relations morales de l’homme avec le monde extérieur, mais qui modifient encore si puissamment la manière dont nos facultés purement organiques sont affectées dans ces nouvelles relations. C’est également ici, qu’il faut rapporter certains états particuliers qui, faisant taire une grande partie des impressions extérieures, rendent percevables