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s’y ranger dans le même ordre, chacun à côté de l’humeur ou du tempérament qui lui correspond ; ce qui faisoit, en quelque sorte, passer successivement tous les individus par les diverses habitudes physiques, en même temps que par les diverses époques de la vie[1].

Voilà, sur ce sujet, leur doctrine en peu de mots. On sent bien qu’elle demande beaucoup d’explications et de modifications : ils le sentoient eux-mêmes. Ils n’ont pas prétendu tracer des modèles dont l’observation journalière offrît les copies exactes. Dans la nature, les tempéramens se combinent et se mitigent de cent manières différentes. On n’en rencontre presque point qui soient exempts de mélange. Les anciens l’ont reconnu, l’ont déclaré formellement ; ils ont même tracé les caractères des genres principaux qui devoient naître de ces combinaisons. Ils appeloient tempérament tempéré

  1. Voyez sur les tempéramens, Haller, Cullen et nos deux célèbres professeurs Pinel et Hallé ; voyez aussi la Physiologie de Richerand, jeune médecin de la plus haute espérance, qui déjà se place à côté des maîtres de l’art.