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nous de le dire, la généreuse pensée de délivrer le tombeau du Christ, jetée dans le monde par un pape français, Sylvestre II, fut accueillie en Flandre avec enthousiasme, et Comines revendiqua avec un légitime orgueil un des noms les plus glorieux qui brillèrent à l’époque des croisades. Oui, dit Kervyn, si la croisade est l’œuvre des races franques, la Flandre les y précèdera toutes. Même avant les prédications si célèbre de Pierre l’Ermite, la hache flamande défendra en Palestine la justice et la foi.

En l’an 1085, le comte Robert-le-Frison, après avoir confié le gouvernement de la Flandre à son fils Robert-le-Jeune, se dirigea vers la Syrie, avec Bauduin de Gand, Walner de Courtrai, Burchard de Comines [1], Gratien d’Ecloo, Hercmar de Somerghem et une foule d’autres chefs intrépides, que l’on trouve cités dans beaucoup d’auteurs. Tous ces chevaliers, au nombre de cinq cents, arrivèrent devant Saint-Jean-d’Acre et contribuèrent puissamment à la défense de Nicomédie, qu’assiégeait le sultan de Nicée. Cette faible, mais intrépide troupe peut être considérée, dit M. Le Glay, comme l’avant-garde des premiers croisés.

Notre Burchard, après avoir visité les lieux saints et le tombeau de sainte Catherine, sur le mont de Sinaï, revint en Flandre, d’où il repartit bientôt, avec Robert-le-Jeune,

  1. Kervyn et Buzelin.