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se montre partout et souvent réussit à dominer cette nature barbare où fermentent tant de passions impétueuses.

« A la suite de déplorables divisions suscitées en Flandre par Bauduin IX, le barbu, on tint une assemblée solennelle à Audenarde, et là, en présence de l’évêque de Tournai et de tous les nobles de Flandre, on apporta les reliques les plus vénérées de saint Amand, de saint Bertewin, de saint Vaast, de saint Chrysole, très-probablement et d’autres saints illustres. C’est sur ces saintes reliques que la paix est proclamée et que tous les nobles jurèrent de la respecter. »

En 1007, Bauduin V, dit le pieux, celui qui fit ceindre de murailles la ville de Lille, succéda à son père, et se rendit illustre par ses exploits, sa piété et ses bienfaits. Il s’opposa énergiquement à l’humeur belliqueuse des seigneurs en faisant publier dans ses Etats la trêve de Dieu. Devant lui, dit Guillaume de Poitiers, s’inclinent les ducs, les rois, les archevêques, qui ont en lui la plus grande confiance, et le regardent comme leur meilleur conseiller. Henri Ier, roi de France, lui confia la tutelle de son fils, Philippe Ier, que nous voyons à la dédicace de la collégiale de Saint-Pierre de Lille, fondée par le comte lui-même et où, par ses ordres, avait été placée l’image vénérée de Notre-Dame de la Treille.

Cette cérémonie si imposante et si solennelle avait rassemblé, non-seulement tout ce que le clergé avait de vénérable, tout ce que la chevalerie avait de brillant, mais encore tout ce que la terre de Flandre comptait de saint et d’illustre. Là, paraissaient, en effet, dans des châsses