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C’étaient en général des Francs de races royales ou héroïques qui vouaient leur fortune et leur existence à Dieu et au service du prochain, avec le même entraînement qu’ils avaient porté sur les champs de bataille. Tels étaient saint Bavon, qui dota deux abbayes à Gand ; saint Trond, qui fonda l’Eeckhonte, saint Landelin, qui bâtît le monastère de Lobbes, saint Vincent, celui de Soignies ; sainte Gertrude, sainte Begge, sainte Vaudru, qui bâtissent et dotent des monastères dont plusieurs devinrent le berceau de villes importantes [1]. En effet, les premiers apôtres de l’Evangile, en Belgique, se bâtissent, au milieu des peuples barbares qu’ils viennent de convertir, une cellule et une petite chapelle couverte de chaume, autour de cette pauvre chapelle on voit s’agglomérer de nombreux et fervents néophytes ; tel est le commencement du monastère, et telle est l’origine de beaucoup de villes de Flandre, la réunion des premiers chrétiens sous l’égide d’une pauvre église. C’est là le premier symbole de nos sociétés modernes. Le donjon et le beffroi ne viennent qu’après [2].

« Les moines du VIIe siècle, » dit M. Paillard de Saint-Aiglan, cité dans le Cameracum, par M. Le Glay, « furent surtout d’infatigables laboureurs ; ce sont eux qui ont défriché nos sombres forêts, rendu à la culture les ma-

  1. Kervyn de Lettenhove.
  2. Le Glay.