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toute hâte au lieu indiqué, et il rendait à la liberté des hommes qu’il regardait comme ses frères [1].

Saint Eloi visita avec soin ses deux grands diocèses. Il convertit beaucoup d’idolâtres et bâtit des monastères et des églises. Ce grand évêque, au milieu de ses courses apostoliques, se délassait en levant de terre les corps des saints pour les placer avec honneur dans des châsses précieuses. Comme il avait souvent entendu parler de saint Chrysole et des miracles opérés par son intercession, il se rendit à Comines. Il y avait 353 ans que le corps de notre glorieux patron reposait au côté droit de l’autel de la Sainte-Trinité. Il leva de terre ses restes si chers aux Cominois avec toute la pompe et toute la solennité que demande une pareille cérémonie. Il plaça le saint corps dans une châsse d’argent artistement travaillée, ornée d’or et de pierres précieuses, et autorisa le culte de Chrysole avec éclat. Cette glorification eut lieu le 7 février 656. C’est encore le 7 février que l’on célèbre à Comines la fête du Saint, et un office se fait avec octave d’une manière fort solennelle.

Saint Eloi établit des prêtres pour chanter les louanges de Dieu, et pour honorer saint Chrysole comme l’un des premiers apôtres du pays. Cet établissement devint plus tard notre collégiale de Saint-Pierre qui subsista jusqu’à la grande révolution française.

  1. Voyez la Vie des Saints du diocèse de Cambrai, par M. l’abbé Destombes, et l’Histoire de Tournai, par Cousin, tom. II. P. 51.