Page:C-H. Derveaux - Annales religieuses de la ville de Comines, 1856.djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

contrées, établit le siège de son apostolat à Gand, où il bâtit des églises chrétiennes sur les ruines des temples payens. Il amena à J.-C. une infinité de peuples. Saint Aubert, saint Vindicien, saint Liévin, saint Florbert, et un grand nombre d’autres saints personnages opérèrent en tous lieux de nombreuses conversions.

Un homme surtout jette un grand éclat à cette époque dans tout le pays ; c’est saint Eloi. Laïc édifiant, habile ouvrier, ministre distingué, conseiller consommé des rois, évêque infatigable, missionnaire zélé, Eloi sera l’oracle et le modèle des peuples, il sera l’homme de l’église et la gloire de notre belle France.

Eloi, nommé évêque de Noyon et de Tournai, en l’an 649, est sans contredit l’un des hommes le plus remarquables du VIIe siècle. Il n’entre point dans le cadre de cet ouvrage de parler avec détail de ses œuvres admirables. Disons cependant, qu’ami du roi Dagobert, il recevait de lui des libéralités immenses qu’il consacrait au soulagement des malheureux, veuves, pupilles, orphelins, religieux, prêtres, étrangers, voyageurs, églises, maisons de bienfaisance, tous avaient part à ses bienfaits. La longue histoire de sa vie n’est qu’une succession d’œuvres de charité. Il serait beau et touchant surtout de raconter son ardente charité envers les esclaves encore nombreux à cette époque, qu’on voyait arriver sur les marchés publics. C’étaient des Romains, des Gaulois, des Bretons, des Maures d’Afrique, des Saxons. Aussitôt qu’Eloi apprenait que quelqu’un allait être vendu, il se rendait en