Page:C-H. Derveaux - Annales religieuses de la ville de Comines, 1856.djvu/34

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

préparaient l’avènement des institutions féodales, on peut dire aussi qu’elles préparaient plus sûrement encore a et plus prochainement les esprits à l’acceptation complète du christianisme.

Le régime municipal, l’idée d’un pouvoir suprême, inviolable, sacré, et un ensemble de législation civile, voilà à peu près ce qui restait alors de la domination romaine dans ces contrées qui l’avaient subie pendant plusieurs siècles ; mais ces éléments de civilisation perdaient toujours de leur force dans la main des magistrats découragés. Il n’y avait de vitalité et d’énergie que dans le clergé naissant. Lui seul pouvait diriger les affaires, administrer les villes, établir une sage et bonne police. Les évêques et les clercs devinrent donc les premiers magistrats municipaux. Un article du Code de Justinien voulait que les défenseurs des cités, bien instruits des Saints Mystères, fussent choisis et institués par les évêques et les notables.

D’un autre côté, les barbares réclamaient volontiers le conseil de ces hommes éclairés, qu’entouraient ces merveilleux prestiges. »

Nous sommes ici à une des belles époques de l’église, de tous côtés, les dieux du paganisme tombent devant les apôtres de l’Evangile, qui font partout entendre leurs enseignements sacrés. Saint Vaast, catéchiste de Clovis, et Vigus, son disciple, prêchèrent à Arras et dans les environs ; ils y fondèrent une abbaye célèbre. Saint Géri, à Cambrai, détruit les temples profanes et un bois consacré aux mystères diaboliques des faux dieux Saint Amand, après avoir évangélisé ces