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Nos pères le reçoivent avec transports, il entre dans l’église, dépose sur l’autel ce que la hache a enlevé de sa tête et la Canole dans laquelle il conservait la sainte Eucharistie ; puis s’agenouillant, il recommande à Dieu son âme et son peuple, et s’endort dans le Seigneur, tandis qu’une grande lumière venant du ciel, éclaire ses derniers moments.

Ce glorieux martyre arriva en l’an 303. Plusieurs chrétiens imitèrent la fermeté du pasteur, et moururent dans les tourments plutôt que de renier J.-C., comme le rapporte encore la légende. Referimtur que complures cum eo passi, quorum nomina in libro vitœ scripta sunt. Témoins de tant de merveilles, les habitants de Comines, si chers à saint Chrysole, se consolaient de la perte immense qu’ils venaient de faire, en pensant que le Saint ayant choisi sa sépulture au milieu d’eux, ils ne seraient point entièrement privés de la personne de leur père dans la Foi.

Son corps fut déposé au côté droit de l’autel de la Sainte-Trinité [1], au milieu des larmes et des prières de ses enfants spirituels.

Voici une prière assez curieuse qu’on trouve dans une histoire des Saints de la province de Lille, par le P. Martin l’Hermite, jésuite du XVIIe siècle [2] :

  1. Cet autel se trouvait probablement au lieu où l’on voit aujourd’hui le lutrin.
  2. Douay, Barthélémy Bardov, 1638, 1 vol. in-4, page 27.