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pratique a lieu maintenant autour de la châsse qui, pendant la neuvaine, est placée au milieu de l’église devant la chaire[1].

C’était encore à Comines que saint Chrysole remplissait les principales fonctions de son ministère. Pour administrer la sainte Eucharistie aux fidèles, il se servait de la Canole dont il a été parlé plus haut, et qu’il portait toujours pieusement pendue à son cou [2].

Cependant, le ministère de Chrysole était trop fatal aux puissances de l’enfer, pour qu’elles n’entreprissent pas d’en arrêter le cours. Le bruit du succès et des miracles du saint, parvint bientôt aux oreilles du farouche Maximien, que Dioclétien s’était associé à l’Empire. La perte de saint Chrysole et des autres missionnaires évangéliques est arrêtée.

Rictiover, l’ennemi le plus acharné du nom chrétien secondait alors avec passion les fureurs de Maximien. Ce n’était point assez pour lui d’avoir exercé les cruautés les plus inouïes à Trêves, rempli les amphithéâtres de chrétiens qu’il vouait à la mort, il avait sacrifié au Champ-de-Mars trois cohortes de la Légion Thébéenne, et fait supplicier un Consul et six Sénateurs.

Chrysole, présumant que les édits du cruel empereur ne tarderaient pas à avoir leur sanglante exécution, se

  1. Cette dévotion s’appelle dans tout le pays, faire pirrintche.
  2. C’est ainsi que saint Chrysole est représenté dans tous les anciens tableaux