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la vue, les muets l’usage de la parole, les sourds entendent, les paralytiques quittent leur grabat, les maladies les plus incurables disparaissent.

Les conversions furent sans doute nombreuses ; partout on abattait les idoles, et l’enthousiasme des doctrines de saint Chrysole allait toujours croissant.

Comines était le lieu le plus ordinaire de ses prédications, ce qui indique qu’il y avait là une population assez considérable. Après ses courses apostoliques, il en faisait sa résidence habituelle. Il recueillait déjà des fruits de salut. C’est à Comines que fut bénite la première église des Pays-Bas. Sur l’emplacement de l’église actuelle, Saturne et les autres divinités du paganisme avaient reçu les hommages dus au seul vrai Dieu. Ce même temple d’idoles devint un sanctuaire de J.-C. Saint Chrysole le dédia à l’apôtre saint Pierre. Telle est probablement l’origine des armoiries que Comines adopta plus tard, les clefs, emblême de la puissance que J.-C. avait donnée au prince des apôtres.

Le principal autel de l’église fut dédié à la Trinité ; saint Chrysole était regardé comme le prédicateur par excellence de cet adorable mystère, principe de notre foi. Trinitatis mysterium frequenter et prœlarè magno mentis urdore disserebat : ea propter sanctœ Trinitatis prœdicalor fuit appellatus. (Ex vità). C’est pour honorer le souvenir de la dévotion que saint Chrysole avait au mystère d’un seul Dieu en trois personnes, que l’on faisait avant le prolongement du chœur de l’église, trois fois le tour de l’autel où étaient déposées ses reliques, en récitant trois fois Notre Père et Je vous salue Marie à chaque tour. Cette