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Ce Dieu Saturne, appelé par corruption de langage, Seater ou Crodo, était adoré le samedi. « Il était, dit l’auteur des Délices des Pays-Bas, aposté sur un piédestal, en statue de vieillard avec une Longue barbe, ayant sous ses pieds un poisson ; à la main droite, un sceau rempli de fruits ; et à la gauche, une roue élevée en l’air. »

Toutes les divinités les plus infâmes et les plus cruelles du paganisme, étaient aussi vénérées par nos pères. À quels pénibles labeurs saint Chrysole ne doit-il pas se livrer pour les amener à la vérité ? Connaissant parfaitement la langue latine qui lui était d’un grand secours, déguisé en philosophe grec, afin d’exciter chez tous, le désir de le voir et de l’entendre, saint Chrysole annonce avec force et éloquence, les premières vérités naturelles ; il prouve l’existence d’un seul Dieu auteur de toutes choses, l’immortalité de l’âme. Il déclare que les bons seront récompensés dans une vie qui ne finira jamais, mais aussi que les méchants seront tourmentés éternellement. Avec quelle noblesse et quelle énergie il leur parle du mystère de la Sainte-Trinité, d’un Dieu en trois personnes ; il leur représente le fils de Dieu éternel et né dans le temps, mourant sur une croix pour nos péchés, et ressuscité pour notre justification. Il développe l’esprit de l’évangile, la sublimité de sa morale, et la sagesse de ses maximes. A ces paroles si entraînantes et si persuasives, notre saint patron ajoute pour preuve de la divinité de sa mission, des miracles frappants, de sorte qu’il peut dire avec J.-C. : « si vous ne croyez pas à mes paroles, croyez du moins à mes œuvres. » Il prie, et à sa voix les aveugles recouvrent