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avait d’abord exercé l’apostolat dans son pays natal. Il était évêque ou archevêque d’une des villes de l’Asie-Mineure. Devant fuir lors de la persécution de Dioclétien, et désirant peut-être étendre le règne de Jésus-Christ parmi les infidèles, il vint à Rome auprès du pape Marcellus, qui le reçut avec les témoignages du respect et de l’amour le plus vif. Avant de l’envoyer dans les Gaules avec d’autres missionnaires, il lui donna une boîte en argent qui avait autrefois servi à saint Pierre pour administrer la Sainte-Eucharistie. C’est ce que nous appelons la Canole de St-Chrysole, conservée jusqu’à la révolution française, et que des témoins oculaires actuellement existant se rappellent fort bien avoir vue.

Après avoir évangélisé les lieux où il passa en traversant les Gaules, il s’arrêta dans cette partie de la Belgique qui se trouve entre la Lys et l’Escaut, et qu’on appela depuis le Mélanthois. Là, il se livra pendant dix-sept ans, aux pénibles fatigues de l’apostolat.

Cette contrée, comme toutes celles où l’évangile n’avait pas encore été annoncé, était ensevelie dans les profondes ténèbres de l’idolâtrie. Tout y était adoré, les astres, le bois, la pierre, les animaux. Il n’y avait que le Dieu véritable qui ne reçut point d’hommages. Le principal culte des faux dieux, à Comines, dit Buzelin, était celui de Saturne[1], tandis qu’à Wervicq, aussi fort peuplé, c’était le Dieu Esculape à qui on rendait un culte abominable.

  1. Voyez aussi les Délices des Pays-Bas.