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que saint Egiste) l’un des soixante-douze disciples du Seigneur, y aurait été envoyé par saint Pierre ; enfin, il en est qui croient que le pape Évariste envoya saint Siagre dans les contrées du Nord des Gaules, vers l’an  112. Les progrès du christianisme en Belgique, avaient été rapides ; mais la sanglante persécution de Dioclétien qui devait être la dernière, soumit à une terrible épreuve, les néophytes de toutes les parties de l’Empire. Rictiover, préfet dans cette partie des Gaules, se distingua par l’acharnement avec lequel il poursuivit les chrétiens, et les supplices atroces qu’il leur fit endurer. À Trèves, le sang des chrétiens rougit les eaux de la Moselle. La vierge Macra fut brûlée vive à Rheims. L’évêque Firminus, à Amiens, Gentianus, Victoricus, Fuscianus, dans le pays de Térouane, Eubert de Lille, Piat de Seclin, méritèrent par les mêmes tortures les palmes du martyre. Saint Chrysole, fut de ceux qui répandirent leur sang dans les dernières années de la dixième persécution. La paix fut en effet rendue à l’église par Constantin, en 312, c’est-à-dire peu de temps après.

Avant de relater tout ce qui a rapport à notre célèbre Patron, disons un mot de l’origine de Comines : D’après une tradition généralement répandue dans ces contrées, le nom de Comines, Comen, viendrait de saint Chrysole. Ce serait le mot habituel qu’il aurait adressé à nos pères idolâtres, en les exhortant à venir l’entendre parler des choses de Dieu et de leur salut ; Comen, comen ; venez, venez. On dit aussi que saint Chrysole, revenant de Verlinghem, aurait été reçu avec toutes les marques de vénération, par les habitants du lieu où il se tenait ordi-