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Nos pères, aussi sauvages que les lieux qu’ils habitaient, s’appelaient Nerviens[1]. Placés à l’extrémité de la Gaule-Belgique, César les signale comme les plus barbares et assurément les plus valeureux des Belges, qui, au jugement de ce grand capitaine, étaient les plus braves des Gaulois[2]. L’histoire les représente à la taille gigantesque, à l’œil farouche, à la chevelure d’un rouge ardent. Ils opposèrent aux violentes agressions des Romains, une longue et opiniâtre résistance. Les maîtres du monde finirent par les soumettre, mais ne purent dompter leur fierté. L’ère de la civilisation s’ouvre pour ces contrées à partir de l’introduction du christianisme. Vers la fin du IIIe siècle, on vit paraître des missionnaires intrépides qui, bravant la férocité des peuples barbares, les persécuteurs et la mort, apportèrent dans ces lieux le flambeau de la Foi, et, en changeant les mœurs, changèrent pareillement la constitution physique du pays.

D’après M. Kervyn de Lettenhove, saint Materme, disciple de saint Pierre, serait le premier qui aurait prêché la Foi en ce pays. Quelques historiens soutiennent que ce fut saint Nazaire, martyrisé sous Néron ; d’autres prétendent

  1. M. Brun-Lavainne a victorieusement prouvé que toute la chatellenie de Lille était habitée par des Nerviens, et non par les Ménapiens (Voyez son opuscule sur ce sujet.)
  2. Horum omnium (Gallorum) fortissimi sunt Belgae. (r. De Bello Gallico lib. 1, Cp. 1.) Suessiones. polliceri millia armata quinquaginta ; totidem Nervios, qui maximè feri inter ipsos habeantur, longissimè que absint. (Ibid. Cp. IV).