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ches, toujours pures, partout jaillissantes de la science générale. Ah ! le travail des veilles ne coûtera plus guère à celui qui, pour prix de sa peine, se sentira soulevé sur les ailes de la Gloire, au-dessus des continents et des peuples attentifs à sa voix. On peut en croire celui qui, bien souvent, s’inspira pour écrire d’une larme de femme ou de la franche poignée de main d’un ami.


XVI

46 Je travaille comme le semeur, l’homme paisible, laborieux et franc qui ne peut supporter autour de lui le piaillement des moineaux parasites, le bourdonnement des mouches bovines, des guêpes et des frelons.

Je me réjouis à la pensée de voir bientôt mise en déroute, taillée par menues pièces, criblée de part en part, l’armée compacte, innombrable, gullivérique, comique, bachique, cynique, politique, polémique, satirique, protéique et prolifique des journalistes, feuilletonistes et critiques. — Mauvaises petites gens qui, dès le seuil du collège où ils n’ont rien appris, encore enfants et déjà rusés comme des esclaves, flairent la fortune et s’en vont le nez au vent, tout gonflés de leur esprit railleur, s’installer dans les bureaux d’une gazette ou d’une revue périodique. — Là, les coudes appuyés sur une large table, un monceau de papiers sous les yeux, une paire de