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rer et critiquer, vivant, par toutes les portières de la capitale, ainsi que les très illustres Paul de Kock, comte Hugo, Dumas Alexandre et fils. — Si j’ai menti, que l’inspiration s’engourdisse en mon crâne. — Si j’ai calomnié, que ma main se paralyse. — Si j’ai flatté, que le ciel me refuse la vue de ses astres. — Si j’ai fait quelque chose contre ma conscience, que les limpides eaux où je plonge se convertissent en un gouffre de phosphore qui me consume entier ! !… Mais je suis en paix avec moi-même.

Et je sème en chantant !


XI


Je travaille comme le semeur, au gré du temps, au gré du ciel. Quand il fait beau je chante, et quand il pleut, je crie ; rien ne me ferait parler si la langue ne me démange pas.

« Pourquoi mettez-vous tant d’intervalle entre vos publications ? me disent les impatients ; vous réfléchissez trop. — Comment pouvez-vous produire tant de chapitres en si peu de temps ? reprennent les tâtonneurs ; vous ne pesez pas assez vos paroles. 40 — Soyez un peu moins violent ! me chantent dans l’oreille droite des gens très comme il faut ; nous vous trouverons un éditeur. — Soyez plus Français et plus démocrate ! me soufflent dans l’oreille gauche des gens moins comme il faut déjà ; notre approbation vous est