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conduire à chacune de ces destinations diverses.

Hasta ! Hasta ! !


— J’ai dit que la journée de fête allait commencer par des travaux. En effet, il n’y a plus qu’un mot pour désigner le travail et le plaisir confondus. Toutes les occupations de la vie sont devenues attrayantes pour l’homme. Les plus rudes labeurs s’exécutent au milieu des concerts d’allégresse. L’humanité ne conçoit plus de divertissement qui ne s’accompagne d’utilité, plus d’entreprise utile qui s’accomplisse avec peine. —


VI


Dans la plaine, sous mille drapeaux brillants, sont réunis les légions des travailleurs qui se préparent à leur grand ouvrage au son des instruments guerriers.

Les mineurs portent un uniforme gris comme la pierre ; ils ont au flanc le marteau, la torche et le levier pesant. Les agriculteurs revêtent la blouse à fond blanc sur lequel sont dessinés des rameaux d’arbres et des plantes rares ; ils ont à la ceinture la bêche, la pioche et les cisailles. Les forestiers endossent la tunique verte, sombre comme la feuille du chêne ; la scie et la cognée pendent à leur côté. Les marins sont couverts de la vareuse écarlate, pareille aux eaux frappées du soleil couchant ; ils ont au dos la hache, et sur la hanche