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« Nous sommes les étudiants, l’espérance des grandes Espagnes.

Dans les années de paix et de bonheur nous flânons, insoucieux. Nous suivons l’astre d’or qui laisse tomber les heures. Nous faisons des cigarros et des chansons ;

» Car la vie nous est chère. — Ole !

» Mais que l’ennemi, dans son orgueil, s’avance contre nos vieilles Espagnes !… Et nous irons à lui, nous l’atteindrons. Et l’ennemi sera repoussé, comme il le fut toujours, de ce libre pays. — Ole !

» Nous irons à lui par la poussière, les épines et les cailloux, par les gorges des Sierras, dans le sang et dans le carnage. Nous irons à lui sur les mers vastes. — Ole !

» Sur les flots des vastes mers, sous l’aile de la tempête, dans le tourbillon, dans la nuit, au milieu des éclairs et des vaisseaux qui sombrent. — Ole !

» À travers les bataillons hérissés de fer, sur les dragons pesants, et les lanciers légers, et les hussards aux riches costumes, sur les poitrines cuirassées, sur les bronzes tièdes et les coursiers râlants, nous passerons. — Ole !

» Car nous ne connaissons pas le danger et nous ne craignons point la mort. — Ole ! Ole !

» Vivent le carnaval de Madrid et les étudiants des Espagnes ! reprit le chœur. »