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Les autres tombés pour les droits de l’homme : Pianori, Montcharmont, Robert Blum !

Ceux-là rendus délirants par le saint enthousiasme des révolutions : Victor Hennequin, Austen, Laure Grouvelle !

Ceux-ci moissonnés par la misère non secourue, les maladies lentes et les autres maux de l’exil : Smith le Badois, Albert Darrasz, Cournet !

D’autres portant sous des cieux plus propices leurs forces toujours neuves, leurs convictions intraitables, leurs saintes espérances dans la justice : Frédéric Bertrand, le franc chasseur, Dubreuil de Lyon, Joseph Dejacque, Longchambon, Combe, Lavarenne, tous bien chers à mon cœur !

D’autres encore brisés par la prison et résistant toujours ; Armand Barbès, Martin-Bernard, Jules Maigne, Dufélix, Daniel-Lamazière, Kersausie !

Plusieurs hélas ! domptés par la souffrance mais toujours indomptables : le noble Martin-Bernard, aimant comme un enfant, généreux, fier, raide à la lutte comme l’antique Régulus, Blanqui si faible par le corps et si puissant par l’âme, Bernard Bourrat, le doyen des lutteurs lyonnais !

Plus nombreux encore ceux qui trouvent les heures trop lentes et le travail trop rare au gré de leur courage : Faure de Givors, un des vrais représentants du peuple travailleur, Laugrand, le courageux publiciste, Duverdier, un homme de cœur, Ledru-Rollin, l’orateur bondissant, Madier jeune aux muscles d’acier, 130 Pardigon à la parole