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N. B.


Lecteur, tu te souviens qu’à la fin de la première partie de ces Jours d’Exil publiée depuis deux ans, j’annonçais pompeusement une longue procession d’articles dont plusieurs ne figureront pas dans ce second volume.

En m’avançant de la sorte, j’imitais les gouvernants qui promettent toujours plus de croix d’honneur que de croix de misère, plus de beurre que de pain, plus de gloire que d’impôts, plus de fêtes que de coups… et tiennent le plus souvent leurs serments au rebours. J’imitais les chefs de parti qui s’engagent avec le peuple, avec eux-mêmes, et rompent leurs engagements, ainsi que des valets, quand ils ont mis leurs gages dans leurs poches et leurs mouchoirs dessus.

Mais à l’inverse de ces augustes personnages, je n’ai péché, moi, que par inexpérience, et j’étais profondément convaincu que je pourrais continuer mon récit dans l’ordre chronologique tout d’abord adopté.

Lecteur, tu connais bien certainement ces deux remarquables sentences prononcées par la sagesse des nations : Péché confessé est à moitié pardonné. — Ce qui est différé n’est pas perdu ?