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Mort de Papineau

Il vit encore dans sa petite-fille, Mlle Augustine Bourassa, femme distinguée par l’intelligence et par le cœur, qui mit au service de la rénovation de l’art religieux l’esprit combatif de la famille. Partagée entre le culte de son aïeul et celui de son père, extériorisée du monde, ces deux grandes ombres ont rempli toute sa vie. Avec une ténacité digne d’un meilleur succès, elle a fait le siège des gouvernements pour obtenir que le manoir de Montebello devienne la propriété de l’État et que les tableaux de son père, M. Napoléon Bourassa, aient leur place dans un musée.

Mlle Bourassa s’aperçut que le feu sacré couvait isolément dans son âme solitaire. Le grand nom de Papineau n’avait plus de résonance dans l’âme de ceux qui jouissaient de ses belles conquêtes. Elle eut l’impression du moine Ambroise qui durant trois siècles avait perdu la notion du temps, en écoutant la chanson d’un rossignol. Quand il revint, croyant être parti depuis quelques heures, tout avait changé, monastères et religieux, personne ne le reconnaissait plus, et avait oublié son nom.