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la terre ancestrale

mon cher Hubert, que je te raconte un tas de petites choses, mais j’avais besoin de m’épancher et n’avais personne. Il y a bien Jeanne, ma grande amie, mais on dirait qu’elle préfère ne pas me rencontrer. Elle ne m’a jamais parlé de toi ; de mon côté, je n’ose pas lui donner de tes nouvelles.

Je te renseigne sur mes affaires sans m’être encore informée des tiennes. Surveille ta santé et reste bon garçon ; j’espère que tu ne souffres de rien.

Tu sais, si tu voulais revenir, je pourrais peut-être parler à papa.

Bons baisers et bonne chance.
Adèle.

Après cette lecture, le frère fut envahi par une foule de pensées confuses s’entre-choquant au hasard.

« Ce que la petite travaille à cause de moi ! Pourquoi aussi se river de la sorte à une motte de terre ? Pourquoi ne vient-elle pas me rejoindre ? Ce serait tout de même un rude choc pour les vieux. J’ai peut-être mal agi en les quittant. Cependant, la mère l’a dit à ma sœur : « Il faut suivre le chemin qui nous est tracé ». Or, le mien est situé dans la ville. Retourner là-bas ?… non, jamais ! Qu’y