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la terre ancestrale

pas être enterré vivant dans ce trou. »

Près de chez lui, il rencontra sa promise.

— Bonjour, Jeanne ! j’ai une bonne nouvelle à t’annoncer.

— Quoi donc ? tu parais tout joyeux.

— J’ai une bonne position à Québec, et je pars dans quelques jours.

— C’était donc vrai, ce qu’on entendait répéter depuis quelque temps ; pourquoi ne m’en parlais-tu pas à moi, Hubert ?

— Je ne voulais pas te le dire avant d’avoir pris une décision.

— Est-ce bien décidé ? tu nous quittes ?

— Sois sans crainte, je ne veux pas te quitter, toi ; avant longtemps, je viendrai te chercher et nous pourrons enfin vivre comme du monde.

— Nous sommes pourtant bien heureux ici.

— Je ne vois rien de drôle dans la vie que nous menons : c’est toujours la même chose. Le soir après l’ouvrage, au lieu de nous enfermer, nous irons voir de beaux spectacles. Tu verras, ma Jeanne, la belle vie que nous ferons.

— Moi, Hubert, ça ne me va pas : je ne trouve rien de mieux que notre paroisse.