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la terre ancestrale

Tout en endossant son paletot, le médecin se faisait décrire les symptômes de la maladie. S’étant ensuite pourvu des médicaments qu’il croyait utiles, il sauta dans la voiture, et la course folle recommença. Quand ils arrivèrent chez Jean Rioux, le malade avait repris ses sens. Le diagnostic ne fut pas long : C’était une pleurésie. Après avoir donné ses soins, monsieur Langis, en partant, la main à la poignée de la porte, dit à madame Rioux qui le reconduisait, attendant une explication :

— À votre place, je ferais venir le curé ; c’est un ami de monsieur Rioux, et sa visite lui ferait du bien.

— Croyez-vous donc qu’il soit aussi en danger que cela ?

— Je ne dis pas que c’est fini, mais à son âge, on ne peut répondre de rien. Vous savez qu’une pleurésie c’est bien traître. Avec ces sales maladies qui prennent si subitement, on ne sait jamais ce qui peut arriver.

Il fut décidé que Michaud, en allant reconduire le médecin, ramènerait le curé. L’épouse retourna près de son mari, afin de le préparer doucement à la visite de son pasteur. C’était presque lui annoncer sa mort, à ce rude terrien, à cet homme qui n’avait jamais éprouvé le moindre malaise, que de lui parler de la visite du prêtre après celle du docteur ; car ces vigoureux cultivateurs sont ainsi faits :