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nuée dans la partie inférieure du thorax, comprimée par le corset, au contraire, par compensation, l'amplitude s'accentue en haut, dans la partie non comprimée par le corset ; la respiration prend le type costo-claviculaire.

Si ce dernier type de respiration prédomine chez la femme civilisée, la faute en est au corset, qui le détermine par l'opposition qu'il apporte à la libre dilatation de la partie inférieure du thorax.

Beau et Maissait (Archives générales de Médecine, 1812) prétendent cependant avoir trouvé le type de respiration costo-claviculaire chez des femmes n'ayant jamais fait usage de corset, et ils écrivent :

« Toutefois, il faut reconnaître que si le corset n'est pas la cause de la respiration costo-supérieure de la femme, il fait exagérer les mouvements de ce mode de respiration en empêchant tous les autres mouvements qui pourraient se faire à la base de la poitrine. »

Ainsi, pour Beau et Maissait, la respiration costo-supérieure serait naturelle à la femme, le corset ne ferait que l'exagérer.

Les recherches modernes ont démontré que ces conclusions sont absolument fausses.

Mays, de Philadelphie, en observant un grand nombre d'Indiennes réfractaires, qui n'avaient jamais porté de corset, a vu que chez elles, pendant la respiration, la poitrine se soulève aussi bien en bas qu'en haut.

M. Marey a rendu cette démonstration plus claire encore, au moyen de la chronophotographie. Les photographies faites par M. Marey, sur des femmes ayant