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déformé ; les muscles aussi sont atteints, surtout dans leur action physiologique.

En effet, à l’état normal, les muscles droits sont les éléments élastiques de la paroi antérieure du thorax. Quand le corset est appliqué, toute la partie située au-dessous du maximum de striction se trouve presque complètement immobilisée. La contractilité de ces muscles se trouve donc réduite à leur portion située au-dessus de la ligne de constriction ; c’est-à-dire précisément à la portion qui, serrée par le corset, se trouve atrophiée par ce fait, ce qui fait qu’au total toute l’action physiologique de ces muscles est détruite.

Mme Gaches-Sarraute, dans la Tribune médicale 1895 et dans son intéressant travail, le corset, a bien étudié cette action du corset sur les muscles ; ce point spécial avait été omis par ses prédécesseurs dans cette voie. Mme Tylicka n’en fait pas mention dans sa thèse.

« Lorsque le corset est fixé, dit Mme Gaches-Sarraute, la portion des muscles droits située au-dessous de la taille devient passive et subit les fluctuations que lui impriment les viscères. On peut conclure de ce fait que l’action tout entière des muscles droits est annihilée. Si donc la femme corsetée veut se redresser, elle ne pourra le faire qu’à la condition que son buste tout entier suive le mouvement. Cette expérience est facile à réaliser. Examinez une femme ayant les bras en l’air, une femme qui se peigne avec ou sans corset. Lorsqu’elle n’a pas de corset, vous verrez que le bassin reste fixe et fournit un point d’appui au thorax qui se redresse