Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/344

Cette page a été validée par deux contributeurs.
316
CHEFS-D’ŒUVRE POÉTIQUES


Que de mortels connus, dont les cœurs déchirés,
Sans espoir de jouir d’une aussi douce vie,
Voudroient, au prix de l’or, pouvoir être ignorés !


LA LIBERTE.


A NICE.

TRADUCTION DE MÉTASTASE.


Graces à ta coquetterie,
O Nice ! je respire enfin ;
Enfin, de cette ame flétrie
Le ciel adoucit le destin.
Mon cœur, dégagé de sa chaîne,
Jouit de sa tranquillité ;
Non, ce n’est plus une ombre vaine !
J’ai retrouvé ma liberté.

Toute mon ardeur est éteinte,
Et je suis paisible à ce point,
Que, sous le dépit ni la feinte,
L’amour ne se déguise point.
Même on ne voit plus mon visage
A ton nom changer de couleur ;
Je te fixe, et, devenu sage,
Je ne sens plus battre mon cœur.

Mon ame n’est plus abusée
Par tes attraits dans mon sommeil ;