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Ou la perte de notre gloire,
Vous trouvons partout le malheur.
Savez-vous vaincre la nature ?
Connoissez-vous tous ces tourmens,
Vous esclaves de vos penchans,
Vous, que l’impunité rassure ?
J’ai tort, je vous condamne en vain ;
Tous mes reproches sont des crimes :
N’avez-vous pas votre latin
Qui vous rend des êtres sublimes ?
Oui, messieurs, le sexe jaseur
Doit tout au sexe raisonneur :
Trop heureuse, je suis sincère,
Que des demi-dieux tels que vous
Daignent descendre jusqu’à nous,
Et s’humaniser pour nous plaire.
Des philosophes, des penseurs,
Des géomètres, des docteurs,
Dont les discours sont admirables
Et les écrits inexplicables,
S’occuper de jolis enfans !
En perdre parfois le bon sens !
Autour de nous jouer sans cesse !
S’abaisser à notre foiblesse !
Tel est pourtant notre pouvoir.
Que la nature forme un sage ;
Si le sage vient à nous voir,
Reconnoît-elle son ouvrage ?
Enfin, tout adore nos fers ;
Tout suit l’instinct qui nous dirige ;
Par nos graces, par nos travers,
Si l’on veut, par notre vertige,
Nous enchaînons cet univers ;
Nous lui prouvons, grace au prestige,