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Tant que le mien le chérira,
De roses nous viendrons enlacer ton feuillage ;
Nous viendrons dans ton sein chanter notre bonheur,
Et, rendant grace au Dieu témoin de notre ardeur,
Nous reposer sous ton ombrage.
Mais, hélas ! quand la mort, à la suite des ans,
Aura glacé nos esprits et nos sens,
Et tous deux au tombeau nous aura fait descendre,
Solitaire berceau, propice à notre amour,
Que tu défends des feux et des regards du jour,
Tes verts rameaux enfin couvriront notre cendre.
Réduit paisible, aujourd’hui si charmant,
Ah ! quel que soit alors ton aspect triste et sombre,
N’épouvante jamais que l’être indifférent,
Et que toujours le tendre amant
Vienne en rêvant chercher ton ombre !



STANCES
AU PRÉSIDENT D’ORMESSON,
le premier jour de l’an.


À cinquante ans, je puis tout dire,
Et sans manquer à mon devoir :
Pour qui souhaite de vous voir,
Oh ! qu’il est ennuyeux d’écrire !

L’amour cache ce qu’il désire ;
L’amitié peut tout révéler ;
Et lorsqu’on brûle de parler,
Oh ! qu’il est ennuyeux d’écrire !