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Ont su retenir leurs sanglots.
Un beau nom flattoit leur audace :
C’est par le secours de la grâce
Que se forment les vrais héros.

Une grêle de pierres vole,
Etienne s’en voit accablé ;
De l’injuste arrêt qui l’immole,
Son cœur ferme n’est point troublé.
Vous, dont la fureur criminelle
Ne sert qu’à redoubler son zèle,
Cruels bourreaux, cessez vos coups ;
Écoutez sa voix presqu’éteinte,
Qui, toujours muette à la plainte,
Demande au ciel grâce pour vous.

En vain de l’Eglise naissante
L’enfer attaque le berceau ;
Le sang des martyrs la cimente :
Il en naît un peuple nouveau.
De mille orages agitée,
Plus l’Eglise est persécutée,
Plus les chrétiens sont triomphants ;
Par leur perte elle est établie :
Son empire se multiplie
Dans les cendres de ses enfants.

Tyrans, dont le cœur est esclave
De tout ce qui frappe les sens,
Une jeune fille vous brave
Et rend vos efforts impuissants.
Employez menaces, promesses ;
Ni vos rigueurs ni vos caresses