Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/157

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



ODE

COURONNÉE PAR L’ACADÉMIE FRANÇAISE

EN 1687,

sur le soin que Louis XIV prenait de l’éducation de la noblesse dans les places de guerre et dans Saint-Cyr.


Toi, par qui les mortels rendent leurs noms célèbres ;
Toi, que j’invoque ici pour la première fois,
De mon esprit confus dissipe les ténèbres,
Et soutiens ma timide voix.
Le projet que je tente est hardi, je l’avoue ;
Il auroit effrayé le peintre de Mantoue,
Et j’en connois tout le danger.
Mais, Apollon, par toi si je suis inspirée.
Mes vers pourront des siens égaler la durée ;
Hâte-toi, viens m’encourager.

A peine a-t-il calmé les troubles de la terre,
Que ce sage héros consulte avec la paix
Les moyens d’effacer les troubles de la guerre
Par de mémorables bienfaits.
Il dérobe les cœurs de sa jeune noblesse
Au funestes appas d’une indigne mollesse,
Compagnes d’un trop long repos.
France, quels soins pour toi prend ton auguste maître
Et qu’ils vont pour jamais dans ton sein faire naître
Un nombre infini de héros !

Dans un superbe enclos où la sagesse habite,
Où l’on suit des vertus le sentier épineux,