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« eam perfectionem, quæ ad reservationem requiritur. »

XI. Je retrouve encore Escobar (tr. 3, ex. 3, no 48), à la p. 221 : « Quæritur ad quid teneatur, qui fictè et dolosè juravit ? Resp. Ad NIHIL tenetur ex virtute RELIGIONIS, cum VERUM juramentum non emiserit ; tenetur tamen ex justitia ad præstandum, quod fictè et dolosè juravit[1]. » Ainsi c’est l’INTENTION qui constitue le serment, et le misérable qui ment sciemment à sa conscience, n’est tenu à rien en vertu de la religion. La religion du serment n’est faite que pour les honnêtes gens. Les traîtres, les fourbes, les fripons de toute espèce peuvent vendre vingt fois leur conscience et se parjurer vingt fois s’ils y trouvent du profit, pourvu qu’ils prennent la précaution indispensable de ne pas penser un mot de ce que leurs lèvres prononcent. Une sorte de justice semble à la vérité les engager à tenir ce qu’ils ont frauduleusement promis, mais cette justice est entièrement dis-

  1. « On demande à quoi est tenu un homme qui a prêté serment d’une manière fictive et pour tromper ? Réponse : Il n’est tenu à rien en vertu de la religion, puisqu’il n’a pas prêté un serment véritable ; mais il est tenu par justice à faire ce qu’il a juré d’une manière fictive et pour tromper. »