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mieux me bien porter que d’être riche). — Accipere, quam facere, præstat injuriam, Cic. (il vaut mieux recevoir une injure que de la faire). — Tacere præstat, quam iis qui audiunt, nocere, Cic. (il vaut mieux se taire, que de nuire à ceux qui entendent).

§ 251 . COMPARATIF AVEC l’ABLATIF.

Virtus pretiosior auro.

Le nom qui sert de second terme à la comparaison peut se mettre à l’ablatif sans quam, toutes les fois que cette conjonction prendrait le même cas après elle que devant, c.-à-d. dans les phrases où le comparatif est au nominatif ou à l’accusatif :

Virtus est pretiosior auro (la vertu est plus précieuse que l’or). Quid est in homine ratione divinius ? Cic. (qu’y a-t-il dans l’homme de plus divin que la raison ?) Avec quam, on dirait quam aurum, quam ratio.

[Dixit rex Dejotarus] antiquiorem sibi fuisse suis possessionibus gloriam, Cic. (le roi Déjotarus a déclaré que la gloire lui était plus chère que ses possessions). Sapiens humana omnia inferiora virtute ducit, Cic. (le sage met toutes les choses humaines au-dessous de la vertu). Avec quam on dirait quam possessiones suas, quam virtutem.

Rem. 1. Si le comparatif était à tout autre cas qu’au nominatif ou à l’accusatif, il ne faudrait pas lui donner l’ablatif pour complément ; ainsi l’on ne dirait pas bien, du moins en prose, amor virtutis, melioris auro ; il faudrait dire, amor virtutis, quæ est auro melior.

2. On évitera aussi de mettre en regard un nominatif et un ablatif de la première déclinaison. Dites donc, Terră major est quam lună, et non terră major est lunā. Mais dans Constat terram lunā esse majorem, l’ablatif est bon, parce qu’il n’y a plus identité de désinence.

§ 252. Comparatif avec l’ablatif de Qui, quæ, quod.

Si le relatif qui, quæ, quod, forme le second terme d’une comparaison, il se met toujours à l’ablatif : Animi virtutes ex ratione gignuntur, quā nihil est in homine divinius, Cic. (les vertus de l’âme procèdent de la raison, le plus divin des attributs de l’homme).

On voit par cet exemple que l’apposition offre un moyen