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CHAPITRE VII.

Alors, ô Religieux, ces Brahmâs, au nombre de cinquante fois cent mille myriades de kôṭis, adressèrent au Bienheureux, d’une seule voix et f. 99 a.d’un commun accord, ces deux stances régulières :

58. Fais tourner la roue excellente, laquelle n’a pas de supérieure ; frappe les timbales de l’immortalité, délivre les créatures des cent espèces de maux, et montre leur le chemin du Nirvâṇa.

59. Expose-nous la loi que nous cherchons ; témoigne ta bienveillance à ce monde et à nous ; fais entendre ta voix douce et belle, qui a retenti, il y a des milliers de kôṭis de Kalpas.

Ensuite, ô Religieux, le bienheureux Mahâbhidjñâdjñânâbhibhû, vénérable, etc., connaissant la prière de ces cent mille myriades de kôṭis de Brahmâs, ainsi que celle de ses seize fils, les Râdjakumâras, fit tourner en cet instant la grande roue de la loi, qui a trois tours et se compose de douze parties constituantes(99 a), cette roue que n’a plus fait tourner de nouveau dans le monde, d’une manière légale, ni un Çramaṇa, ni un Brahmane, ni un Dêva, ni un Mâra, ni un Brahmâ, ni quelque autre être que ce soit ; [et il le fit] en disant : Ceci est le malheur ; ceci est la production du malheur ; ceci est l’anéantissement du malheur ; ceci est la voie qui conduit à l’anéantissement du malheur ; voilà la vérité des Aryas(99 a 2). Il expliqua aussi avec étendue comment se développe la production de l’enchaînement mutuel des causes, en disant : Les conceptions, ô Religieux, ont pour cause l’ignorance ; la connaissance f. 99 b.a pour cause les conceptions ; le nom et la forme ont pour cause la connaissance ; les six siéges [des sens] ont pour cause le nom et la forme ; le contact a pour cause les six siéges [des sens] ; la sensation a pour cause le contact ; le désir a pour cause la sensation ; la caption a pour cause le désir ; l’existence a pour cause la caption ; la naissance a pour cause l’existence ; de la naissance, qui en est la cause, viennent la vieillesse et la mort, les peines, les lamentations, la douleur, le chagrin, le désespoir. C’est ainsi qu’a lieu la production de ce qui n’est qu’une grande masse de maux. De l’anéantissement de l’ignorance vient celui des conceptions ; de l’anéantissement des conceptions, celui de la connaissance ; de l’anéantissement de la connaissance, celui du nom et de la forme ; de l’anéantissement du nom et de la forme, celui des six siéges [des sens] ; de l’anéantissement des six siéges [des sens], celui du contact ;