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PRÉFACE.

tières d’où il résulte que la somme des cinq caractères propres à un Purâṇa s’élève à dix, total qui appartient à un Mahâpurâṇa ? Ce sont d’abord des développements qui rentrent manifestement dans l’un ou dans l’autre des cinq caractères primitifs, comme la création distincte, qui n’est qu’une conséquence de la création primitive ; comme l’existence et la conservation, qui sont toutes deux implicitement contenues dans l’intervalle compris entre ces deux énoncés, la création et la destruction. Ce sont ensuite, et ceci est beaucoup plus important, des sujets tout nouveaux et dont il n’est pas fait mention dans la définition d’un Purâṇa simple, savoir, d’après le Bhâgavata, la cause, la délivrance ; d’après le Brahmavâivarta, la définition de l’affranchissement final, l’éloge de Hari, celui de chacun des Dêvas en particulier, et, si j’ai bien compris le texte, l’idée des œuvres[1]. Or l’énoncé de ces sujets, traduit en langage européen, représente la métaphysique, la théologie et la morale, c’est-à-dire l’ensemble des matières qui occupent la place la plus considérable dans les Purâṇas aujourd’hui existants. Si l’on retranche de la définition d’un grand Purâṇa, telle que la donne le Bhâgavata dans le passage précité du livre douzième, les deux éléments qui sont d’un caractère purement spéculatif, on retrouve la pure et simple définition d’un Purâṇa, tel que, selon moi, ce genre d’ouvrage a dû être composé dans le principe. C’est ce qui résulte des deux listes suivantes où j’ai placé, en regard l’une de l’autre, les deux définitions d’un Purâṇa et d’un grand Purâṇa. On verra que l’élément traditionnel, si je puis m’exprimer ainsi, élément qui domine dans l’une,

  1. Il semble qu’on pourrait également traduire कर्मणां वासना par « la mémoire des actions, et regarder ce caractère comme synonyme de celui de वंश, qui manque dans la liste du Brahmavâivarta ; mais ce sens me paraîtrait trop forcé » et le texte désigne plutôt la disposition aux œuvres ou l’activité, que retrouvent tous les êtres lorsqu’ils sont ramenés dans le monde par les lois fatales de la transmigration.