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ton dessein, quand tu nous parles, toi qui es le modérateur suprême, de la faute par toi commise et de la faveur que tu nous demandes.

17. Sans doute, Seigneur, les Brâhmanes auxquels tu es dévoué sont ta Divinité suprême ; mais toi qui es l’Esprit, tu es l’âme et la Divinité des Brâhmanes, qui sont des Dieux pour les Dêvas.

18. De toi vient la loi éternelle que tes formes protègent ; tu es la récompense suprême, mystérieuse et immuable du devoir.

19. Comment donc un Être comme toi, par la faveur duquel les Yogins, détachés du monde, traversent rapidement la mort, comment cet Être aurait-il besoin de la faveur des autres ?

20. Ô toi qui es l’objet du culte constant de Vibhûti que d’autres abordent en suppliants pour placer sur leur tête la poussière de ses pieds, Vibhûti qui est comme passionnée pour le monde du Roi des abeilles dont la demeure est la guirlande nouvelle de Tulasî que les hommes vertueux ont déposée à tes pieds ;

21. Toi qui n’as aucun égard pour celle qui te rend le culte le plus pur, toi qui es si attaché aux êtres qui te sont exclusivement dévoués, toi l’asile des perfections, comment la sainte poussière que déposent les pieds des Brâhmanes et l’ornement du Çrîvatsa pourraient-ils te rendre pur, et qu’as-tu besoin de t’en parer ?

22. Ô toi qui parais dans les trois Yugas, c’est certainement sur les trois pieds qui t’appartiennent en propre, à toi qui es Dharma lui-même, que repose, pour l’avantage des Brahmanes et des Dieux, cet univers mobile et immobile, lorsqu’avec la qualité de la Bonté, qui est ton corps si bienfaisant pour nous, tu as dissipé la Passion et les Ténèbres qui attaquent la justice.

23. Si toi qui es excellent, tu ne protèges pas, avec des égards et un langage agréable, la race des Brâhmanes que tu dois défendre, la voie fortunée des Vêdas qui est la tienne, sera détruite, car le monde ne peut que suivre l’exemple d’un être aussi élevé.

24. Sans doute cela est loin de tes désirs, ô toi qui es un trésor de Bonté, toi qui veux donner le bonheur au monde et qui détruis ses ennemis à l’aide des énergies qui t’appartiennent ; aussi bien la