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PRÉFACE.

en l’honneur du Dieu dont il va chanter les œuvres, dit au roi que l’histoire qui fait l’objet de ses questions a été enseignée par Bhagavat à Brahmâ, et par ce dernier à Nârada son fils, qui avait désiré en être instruit. Aussi, le chapitre cinquième nous montre Nârada interrogeant Brahmâ sur le véritable auteur dtes choses, et Brahmâ lui répondant que c’est Bhagavat, et lui décrivant la création comme l’œuvre de l’Être suprême s’unissant à sa Mâyâ, ou à sa forme illusoire. Dans ce chapitre, les idées indiquées dans les anciennes cosmogonies védiques se rencontrent auprès des conceptions propres aux systèmes Sâmkhyà et Vêdânta. Dans le chapitre septième, Brahmâ expose sous une forme lyrique le résumé des incarnations de Bhagavat, qu’il appelle les jeux de l’Être suprême. Ce résumé est comme un sommaire abrégé du Bhâgavata, que Brahmâ dit tenir de Bhagavat lui-même, et qu’il confie à Nârada pour que ce dernier le développe et le répande, afin d’inspirer aux hommes de la dévotion pour le Dieu objet de ses chants. C’est le second sommaire de ce genre que nous rencontrons dans notre poëme ; et cette espèce de répétition dont lé Râmâyana, le Mahâbhârata et le Vâyavîya Purâna offrent également des exemples ^^ annonce dans les compilateurs de ces ouvrages, ou une ignorance manifeste des lois de la composition, ou plutôt un respect exagéré pour les matériaux qu’ils avaient reçus de la tradition, et qu’ils réunissaient ensemble de quelque côté qu’ils vinssent, sans s’occuper de supprimer les répétitions qu’il était si facile d’y remarquer.

Le roi Parîkchit reprend alors la parole, pour demander à Çuta comment Nârada, auquel Brahmâ venait de confier le Bhâgavata, en répandit la connaissance dans le monde ; et, à cette

^ Wilson, Analys. cf the Parân. dans Journal of the Asiatic Society of Bengal, tom. I, pag. 537.