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PRÉFACE.

composition dont il devait naturellement connaître l’objet. Le Barde répond que c’est uniquement par dévotion et pour s’occuper pieusement de Bhagavat, que ce sage étudia le poëme consacré à la louange de ce Dieu. Il annonce ensuite aux solitaires qu’il va leur raconter la naissance, les actions et la mort du roi Parîkchit, sujets qui servent d’introduction à l’histoire de Krïchna, puisque c’est devant Parîkchit et au moment où ce roi allait quitter la vie, que Çuka fit le récit du Bhâgavata. Le Barde donne alors un extrait fort succinct de la portion du Mahâbhârata qui s’étend depuis le Sâuptika Parvan, ou le célèbre chant du sommeil, jusqu’à la fin de ce grand poème.

Cet extrait est maigre et souvent peu exact ; il conserve à peine quelques traits de l’original sublime qu’il abrège ; on doit dire cependant pour excuser l’auteur de notre poëme, qu’il n’a voidu que résumer très-rapidement les faits qui amènent le roi Parîkchit sur la scène où va se raconter le Bhâgavata. Les lecteurs qui compareront à cette partie de notre poëme les chants du Mahâbhârata qui y correspondent, verront comment Vôpadêva s’est servi des nombreux matériaux qu’il avait entre les mains, et ils remarqueront sans doute le soin avec lequel il a saisi toutes les occasions qui s’oflfraient à lui de développer le caractère divin de Krïchna, en jetant au travers du récit des hymnes et des chants où le rôle humain que joue son héros dans le pôëme disparaît à peu près complètement. Je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’analyser cette partie de l’ouvrage ; il faut, en la lisant, ne pas oublier de la détacher du cadre général du poëme, tel que le trace le didogue établi dans le principe entre Sûta et Çâunaka ; et on doit ne considérer le retour accidentel de ces deux interiocuteurs que comme un moyen un peu mécanique qu’emploie le poëte pour ranimer l’attention de son lecteur. Dans cette partie de notVe