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PRÉFACE.

« Védànta on appelle YEsprit suprême, ayant « créé avec sa Mâyà le corps de Virâdj , qui « esl Fœuf de Brahmâ , et y étant entré sous « la forme de Tesprit individuel , devint le « Djiva, rame essentiellement vivante qui « s’attribua cet œuf de Brahmâ. » [ Sâyana cite ensuite un texte de rUttaratàpaniya , Tun des Upanichads de TAtharvavéda, qui est trop altéré pour être traduit avec certitude ; il ne fait d’ailleurs que répéter, en d’autres termes , la pensée développée précédemment.] « Dès qu’il fut né, ce Virâtpurucha, [ou cet Esprit qui constitue la « personnalité de Virâdj , ] devint excessif, « c’est-à-dire augmenta [ en volume et en «nombre], et parut sous les formes diverses des Dévas, des honmies et des animaux. Ensuite, c’est-à-dire après qu’il fut «devenu l’âme individuelle des Dévas et

• des autres êtres , il créa la terre. Puis, c’estattire inmiédiatement après la création de « la terre, il créa les villes pour les âmes « individuelles. Par ^ : (les villes), on entend les corps, parce qu’ils sont remplis, « ^é^y par les sept substances qui lesconsti-

• tuent. » La traduction latine d’Ânquetil représente presque mot pour mot celle de Golebrooke : « S’étant reproduit successivement, il peupla la terre. » [OupiteKhat, t. n, p. 347.) On remarquera quant au mètre de cette stance, que la voydle a subsiste deux fois après 6 (transformation de iu), contre la r^e qui voudrait qu’elle fût remplacée par une apostrc^he, mais conformément à Tusage antique exposé par

le D’ A. Kuhn. [ZeiUchriftfàr die Kunde des Morgenlahd, t. III, p. 78.) J’ajoute encore que le Yadjus lit rmf fSn^i parce que, dans ce Véda, le da ne se change pas en la. (Rosen, Rïgvéda Safhhitd, notes, p. 1.)

^ Cette stance est amplement développée par les cinq stances, 22 à 26 inclusivement, du Bhàgavata. On y remarque encore la présence de la voyelle a après 6, pour as ; mais le Yadjurvêda remplace ici l’a par l’apostrophe. Golebrooke l’a traduite conmie l’interprète Sâyana ; mais il la place la quatorzième de notre hymne , ce qui prouve que le texte qu’il avait sous les yeux appartenait au Yadjurvêda, qui donne cette même place à la présente stance. Jai suivi Tordre du ms. de la Bibliothèque du Roi et de mon ms. , ordre qui est justifié par la g^ose de Sâyana , et confirmé par l’auteur du Bhàgavata, ainsi que par son conmientateur, Çridhara Svâmin.

’ A cette stance, qui est la neuvième dans la rédaction du Yadjurvêda, correspondent avec plus de développement les stances 37, 28 et 2g du Bhàgavata. Sâyana définit les Sâdhyas, « les Pradjâpatis et autrès destinés à être les instruments de la « création ; les Rïchis sont ceux qui voient « (ou qui se rappellent) les Mantras ; ■ ce dernier titre est expliqué ici conformément à l’interprétation qu’en a donnée Golebrooke. (MiscelL Essays, 1. 1, p. 21 et 22, note. ) Il faut scander mfSvr ou ^Enfil^rr à cause du mètre, dans le quatrième Pâda » d’après la règle souvent rappelée.