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PRÉFACE.

sous le nom spécial de Purucha Sûkta, « THymne de Purucha, » ou du Dieu-homme considéré comme la victime qu’immolèrent dans Torigine les Dieux, pour donner au monde Texemple du premier sacrifice[1]. C’est, après la Gâyatrî, cette belle et simple profession de foi des Brahmanes, le morceau le plus estimé peut-être des Vêdas, à cause des notions cosmogoniques et religieuses qu’il exprimé dune manière aussi concise que hardie. Aussi un commentateur souvent cité, Sâyana Atchârya, n’hésite-t-il pas à rapporter, sans toutefois l’adopter entièrement, l’opinion de quelques scoliastes, qui prétendaient que la présence de cet hymne dans le Rïgvêda constituait la prééminence de ce Vêda sur les deux autres[2]. En voici du reste le texte même ; je le donne d’après la rédaction du Rïgvêda.

Ce morceau se trouve encore dans le Yadjurvêda, ms. dêv. fonds Polier, n* iv c, f. n 3 r., et dans le V-âdjcLsanéyî Safhhitd, ms. de la Bibliothèque du Roi, fol. 81 v. sqq..

^ Cet hymne fait partie d’un Upanichad, très-probablement du Bhrïguvalli, qui appartient au Yadjurvêda (Colebrooke, Mise. Essays, 1. 1, p. 97) ; car Anquetil le donne dans sa traduction latine, immédiatement après rUpanichad qu’il appelle Barkh bli, et il en transcrit le titre Barkheh Soukt, ce qui n*est vraisemblablement qu’une altération du titre sanscrit Purucha Sâkta. ( Oapnek’hat, t. II, p. 346 sqq.) U est curieux de comparer la traduction d’Anquetil faite sur la version persane avec le texte sanscrit, et avec rinterprétation que j’ai donnée de celui-ci, à l’aide du conmientaire de Sàyana. La version persane n’est quelquefois elle même qu’un commentaire, mais elle reproduit en général avec une g : rande fidélité le sens fondamental du texte.

^ Védârthaprakâça, man. de la Bibl. du Roi, f. 1 r, , et même page dans mon ms.’Le compilateur du Bhâgavata fait en plus d’un endroit allusion à cette figure sous laquelle les Védas nous représentent l’Être suprême en tant qu’auteur et matière du monde ; voyez entre autres 1. I, ch. m, st. 4i et 1. Il, ch. v, st. 35, 1. 2. C’est à ces deux derniers Pàdas que commence dans le Bhâgavata le morceau qui n’est qu’un^ imitation et qu’un dévdoppement de notre hymne védique. Pour retrouver les deux portions de la première stance de cet hymne, il faut réunir à la 3* ligne de la stance 35 du Bhâgavata la 2* ligne de la stance i5 du chapitre vi. Çri-

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