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DU BUDDHISME INDIEN.

des Buddhistes du Bhot, comme de ceux du Népâl, passent pour être les originaux sur lesquels ont été exécutées les traductions tibétaines.

La Société Asiatique ne négligea rien pour témoigner à M. Hodgson toute sa gratitude ; mais il était évident qu’un des plus sûrs moyens de la lui exprimer, c’était de répondre d’une manière scientifique à l’appel qu’il avait cru pouvoir lui faire. M. Hodgson n’avait certainement pas envoyé à Paris deux collections de cette étendue pour qu’elles dormissent paisiblement sur les rayons d’une bibliothèque. Il voulait voir se poursuivre en Europe les recherches qu’il avait commencées lui-même avec tant de succès en Asie ; et c’eût été mal reconnaître les efforts qu’il avait faits pour se procurer ces manuscrits, et la générosité avec laquelle il en disposait en faveur de la France, que de ne pas essayer de porter la lumière sur quelques-uns des ouvrages qu’ils renfermaient. Je sentis, pour ma part, comme membre de la Société Asiatique de Paris, tout ce qu’il y avait d’honorable et de pressant dans l’appel de M. Hodgson, et je résolus dès lors d’y répondre autant qu’il était en moi. Telles sont les circonstances qui ont donné lieu aux recherches qui font l’objet des Mémoires contenus dans ce volume. On verra, je l’espère du moins, que ces recherches ont leur place marquée dans le cadre des études relatives à l’Inde ancienne que j’ai tracé, il y a quelque temps, à la fin de mon introduction au Bhâgavata Purâna.


Lorsque, pour la première fois, M. Hodgson fit connaître ses découvertes, il présenta au monde savant les ouvrages qui en étaient le fruit, comme les textes originaux d’après lesquels avaient été exécutées les traductions des livres qui font autorité chez la plupart des nations de l’Asie converties au Buddhisme[1]. Aucune voix ne s’éleva contre cette assertion que tant de témoignages devaient bientôt confirmer. En effet, peu de temps après que M. Hodgson eut publié sa liste des livres sanscrits du Népâl, Csoma de Cörös, que des études poursuivies avec un dévoûment héroïque avaient rendu maître de la langue tibétaine, inséra dans le journal de la Société Asiatique du Bengale, et particulièrement dans les Recherches de cette savante compagnie, des analyses exactes et détaillées de la grande bibliothèque tibétaine de Kah-gyur, qui, comme l’indique son titre de Traduction des Préceptes, se compose de versions faites sur des ouvrages sanscrits qu’on retrouve presque tous dans la collection de M. Hodgson[2]. C’est

  1. Hodgson, Quotations in proof of his Sketch of Buddhism, dans Journ. of the Roy. Asiat. Soc., t. II, p. 288 ; et dans Journ. of the Asiat. Soc. of Bengal, t. V, p. 29.
  2. Abstract of the contents of the Dul-va, etc., dans Journ. of the Asiat. Soc. of Bengal, t. I, p. 1 sqq., Analysis of the Kah-gyur, ibid., p. 375. Analysis of the Dul-va, dans Asiat. Res., t. XX, p. 41 sqq. Analysis of the Sher-chin, etc., ibid., t. XX, p. 392.