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CHAPITRE I.

de son assertion[1]. Toutes, il faut l’avouer, ne sont pas exactes ; il ne savait pas assez l’un et l’autre idiome pour qu’il ne se glissât pas quelques erreurs au milieu de ses recherches ; cependant, on doit lui savoir gré d’avoir donné des renseignemens assez précis sur quelques livres palis que contient la riche collection du musée de Velletri. Il a fait ainsi entrer dans le domaine de la science des livres dont, sans son travail, peu de personnes soupçonneraient aujourd’hui l’existence.

Nous n’oublierons pas de rappeler ici le témoignage de deux savans illustres, William Jones[2], et Chambers[3], qui répétèrent l’assertion prouvée par Paulin pour la première fois. Après eux vint le docteur Buchanan qui, dans un mémoire curieux, jeta de vives lumières sur les opinions religieuses des Barmans ; mais il ignorait la langue pâlie, et d’ailleurs son travail n’était pas philologique. Il donna un résumé de la mythologie et de la religion des Barmans, d’après trois traités latins du P. Vincent Sangermano, prêtre italien, qui avait long-tems résidé à Rangoun. Ces traités avaient été compilés sur des livres palis par ce missionnaire, un des premiers Européens qui ait connu la langue savante de la presqu’île. On peut reprocher à cet auteur de n’avoir pas indiqué ses sources, et d’avoir renoncé à la forme des écrits originaux, pour en faire des extraits dans le goût européen.

  1. Ibid., p. 2 sqq.
  2. Asiat. Research. t. iii, p. 11, ed. Lond. 4°.
  3. Rech. asiat., t. ii, p. 102, trad. franç.