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ESSAI SUR LE PALI,

nous en fournisse la signification exacte, et en même tems l’étymologie. Quand on aura lu cet Essai, et qu’on connaîtra quel est le caractère de la langue palie, on nous pardonnera de ne pas réfuter plus longuement diverses hypothèses sur l’antiquité du pali, ou des Palis (car on a pris la langue pour un peuple), entre autres celle de Laloubère qui, sur l’autorité de d’Herbelot[1], l’assimile au pehlvi, et celle de Leyden, qui l’identifie avec le bâhlikâ bhâchâ, ou langue de Balk[2].

Le premier que nous sachions, qui ait parlé du pali, est Laloubère, dans son excellente relation du royaume de Siam, où il avait été envoyé par Louis XIV, comme ambassadeur extraordinaire, en 1687 et 1688[3]. Il donna la traduction de la vie de Thevetat, d’après l’original pali, et le commencement d’une sorte de rituel sous le titre d’Explication du Patimouc ou du texte du Vinac[4]. À ces renseignemens précieux il ajouta trois alphabets palis[5], que plus tard les encyclopédistes ont copiés fidèlement, et dont nous examinerons plus bas la valeur. Le premier aussi il a indiqué la ressemblance des noms des jours de la semaine en pali et en samskrit. Il se servit, pour cette comparaison, de ces noms, tels que les avait donnés Abraham Roger, « en

  1. Laloubère, Relat. de Siam, t. i, p. 536.
  2. Asiat. Research., t. x, p. 277, ed. Lond. 4o.
  3. Tom. i, p. 25 et 26.
  4. Relat. de Siam, t. ii, p. 35.
  5. Ibid., t. ii, p. 98.