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XXXI


Ta bouche, dans l’ombre propice à la volupté, prend une courbe différente de celle que lui donne la lumière du jour.

Fleur tentatrice, elle s’épanouit au-dessus de mes yeux, le plaisir l’avive et la fait onduler ainsi qu’un œillet rouge dans le vent.

Elle est la source à la fois cuisante et fraîche où je bois la vie ; je la provoque et je la subis, tendre ou volontaire, apaisante et cruelle, avec la caresse moite de ta langue, la piqûre brève de tes dents.

Elle se balance sur ma face exaltée et mon sang tourne