Page:Burnat-Provins - Le Livre pour toi, 1907.pdf/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.



IX


Les branches abaissées des coudres versent une ombre fine à ton visage épanoui.

Tu ris sous mes dents et ton rire me fait vibrer jusqu’aux talons ; sa juvénile insolence amuse mes nerfs et glisse dans ma bouche entr’ouverte un chatouillement.

Tu ris, parce que j’appuie mon coude sur ta poitrine d’un air vainqueur et que tes deux épaules touchent la terre.

Tu ris, parce que tu sais que tes mains tendues me soulèveraient sans effort pour me lancer, comme une baguette de saule, dans le foin gris ; parce que tes bras font de moi