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VII


Dors, ma pensée te berce, mon amour te garde et la nuit tranquille s’est couchée au seuil de la maison.

Laisse ton front sur mon épaule meurtrie où ton souffle passait comme le vent chaud dans les blés mûrs.

Dors d’un grand sommeil qui entr’ouvre ta bouche heureuse comme celle d’un petit enfant. Je mettrai des rêves doux dans ton cœur qui se tait, ton cœur qui galopait tantôt, aussi fougueux qu’un coursier de bataille, fonçant dans la charge, aveugle de sang, et qui va maintenant plus lent que l’horloge, marquant ses pas menus sur la route du temps.