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taille une ceinture frémissante ; je dirai ton regard volontaire qui anéantit ma pensée, ta poitrine battante soudée à ma poitrine, et tes jambes aussi fermes que le tronc de l’érable, où les miennes s’enroulent comme les jets onduleux des houblons.

Telle qu’une idole, mon adoration couvrira ta nudité superbe des lys odorants et des phlox cueillis dans mon jardin.

Je te regarderai dormir dans leur parfum.

Contre ton flanc apaisé, j’écouterai ton sang couler dans le mystère de ta vie, comme j’écoute, dans le soir, le ruisseau qui descend de l’obscure forêt.

Sylvius, quand je ne serai plus, quand les saisons sur ma tombe ouvriront les passeroses et les giroflées d’or, dans la pureté du matin bleu, des voix passionnées rediront le chant de mon amour.

Alors nos âmes ne seront plus qu’une âme et tu me possèderas pour l’éternité.